Le voyage forme la jeunesse
Poser une année sabbatique n’a pas été une décision facile à prendre. On pèse le pour, le contre et on saute le pas. L’objectif est noble (du moins, sur le papier) : faire un voyage à vélo en famille. Alors, le voyage forme la jeunesse…mais pas que. Sauf si à 41 ans, on se considère encore jeune. Oui, n’est-ce pas?
Le voyage long c’est une longue introspection. C’est un vrai cheminement personnel. On ne s’est pas franchement où l’on met les pieds malgré les lectures de récits, livres ou l’écoute de podcasts dédiés. Et bien, quand vous y êtes, alors, haut les coeurs ! C’est le chamboulement. Au début, les rêves de boulot, de la vie laissée de côté, des sources de stress s’enchaînent. Preuve que je me décharge. C’est bon signe, me dis-je. La journée vous faîtes le vide. Vous profitez au sens littéral du terme. Vous mettez à profit la nature, les rencontres, les échanges, les paysages..! Mais, c’est toutefois difficile de s’enlever tous les perturbateurs de stress externes. La petite boule au ventre persiste mais s’estompe petit à petit. Et je continue de profiter. Du moins, j’essaye.
D’autres sources de questionnement apparaissent, sur des sujets, somme toute, plus essentiels : où dormir? Où acheter à manger? Comment se protéger de la pluie? Après quelques jours, quelques semaines, on relativise donc, beaucoup, beaucoup. Et on se surprend à se revoir dans cette vie à cent à l’heure entre boulot, famille, amis, maison et activités (les siennes et celles des enfants) avec zéro seconde de respiration. Et finalement, on s’étonne de se dire que c’est bon de profiter de l’essentiel sans pression. Que ce choix d’une année de pause permet une véritable introspection.
Avec ce type de voyage, on prend largement confiance en soi. Il est d’ailleurs préférable d’avoir confiance en soi tellement on prend des décisions essentielles. Et faire confiance aux autres, par la même occasion. D’ailleurs, parlons des enfants. En peu de temps (un peu plus de deux mois), ils ont pris énormément confiance en eux. C’est l’une des vertus de ce type de voyage. Les décisions sont partagées et certaines circonstances nécessitent une implication de tous avec une nécessaire maturité. De quoi les faire grandir à vitesse grand V.
Et pendant que les adultes s’affairent, les enfants doivent s’occuper avec peu. Non, je corrige. Les enfants doivent s’occuper avec peu de jouets fabriqués mais avec plein de jeux à inventer en plein air. L’axe imagination et créativité est à son paroxysme. Et l’école me direz-vous? « C’est l’école de la vie ». C’est ce qu’on entend tout au long de la route. Nous « essayons » toutefois (car c’est un métier) de leur enseigner les matières adaptées au contexte. Rien de tel que d’observer les empreintes pour découvrir la faune qui nous entoure ou de comprendre l’histoire d’une ville ou d’un territoire à travers les monuments observés. Et pour nous, parents, c’est prendre le temps de prendre le temps de prendre le temps avec nos enfants (on peut continuer cette mise en abyme très longtemps finalement). De mieux les comprendre. Mieux identifier leurs aspirations. Leur comportement social. Pour activer derrière les bons leviers.
Un voyage comme celui-ci, c’est prendre le temps de se poser les (bonnes) questions que nous n’avons pas le temps de nous poser habituellement, dans la routine, dans le tumulte actuel. C’est prendre le temps d’être parent et de transmettre. C’est prendre le temps d’observer (comme je l’écrivais dans un article).
Que c’est bon, ce retour à l’essentiel !