J52 – Les rituels de voyage à vélo
Il faut le vivre pour en avoir réellement conscience. Un voyage à vélo, par essence, nous met dans une situation de nomadisme et nous délie du matériel. Nous avons fait le choix de vivre cette aventure en laissant une grande part à l’imprévu, ce qui ne facilite pas la tâche, certes, mais qui occasionne de belles surprises. C’est aussi ce qui nous amène à sortir de notre zone de confort et enseigne aux enfants une nécessaire et constante capacité d’adaptation. Sur le papier, c’est bien. Mais, dans la réalité, cela l’est moins. Il faut arriver à débloquer les verrous.
Pour bien comprendre, partons des besoins essentiels ou physiologiques et ajoutons y d’autres besoins plus secondaires. Ensemble des besoins qui rythment notre journée : manger, boire, dormir, se déplacer, se laver, se vêtir, apprendre et se divertir.
Manger : la nourriture pèse et prend du volume. De fait, c’est du poids supplémentaire à transporter à vélo. Nous consommons donc au jour le jour en maximisant la consommation locale. Généralement, nous faisons nos courses en fin de matinée pour la journée après avoir quitté le campement. L’Italie (NDLR : pays qui nous accueille en ce moment) a mis en place un système de tri comme en France avec toutefois une distinction « Papier-carton » et « Plastique » auquel s’ajoute un tri « organique ». Difficile à 4 d’envisager une démarche 0 déchet car les magasins Bio ou en vrac ne courent par les rues. Nous essayons donc d’optimiser au maximum les achats avec emballage et respectons le tri proposé par notre pays d’accueil. Et le dimanche? Dans les petits villages, tout est fermé. Et c’est bien comme cela, c’est jour de repos. Il nous faut donc anticiper la veille. Nous nous sommes déjà fait avoir en ayant un dimanche assez frugal. Pas grave, nous nous sommes rattrapés le lendemain! Le midi, nous prévoyons du froid pour ne pas avoir à sortir tout le matériel. Et le soir, la plupart du temps, nous mangeons…des pâtes! Ça tombe bien, nous sommes en Italie! Nous ne nous accordons pas de restaurant, cela est « hors-budget », nous devons tenir 1 an.
Boire : la journée, nous sommes équipés de 4 litres d’eau avec nos gourdes isothermes ou en Inox. Nous nous servons dans les fontaines publiques ou dans les cimetières. Il nous est déjà aussi arrivé de demander aux habitants en France en pleine « pampa » lorsque nous faisions du bivouac. Notre vache à eau de 10 litres nous permet de faire la cuisine pour 2 repas, la vaisselle, la toilette, et boire bien évidemment. Rappelons que dans les pays développés la consommation est d’environ 100 litres d’eau par jour et par personne! Nous mesurons notre chance d’avoir accès à l’eau sans trop de difficultés comparé à d’autres pays.
Dormir : un des besoins physiologiques essentiels à ne pas négliger pour bien récupérer et profiter du voyage. Petit à petit, nous nous sommes calés sur le rythme du soleil. Nous nous couchons tôt (21h) pour un réveil vers 7h pour nous adultes, et 8h/9h pour les enfants. Savoir où dormir est une autre histoire. Il nous arrive de connaître les endroits où dormir 2 à 3 jours à l’avance, mais c’est assez rare. La plupart du temps, nous décidons et trouvons le jour même : en camping, en bivouac ou chez l’habitant. Il nous est arrivé de sonner à une dizaine de portes pour trouver une bonne âme prête à nous proposer un bout de jardin (nous sommes totalement autonomes donc rien d’autre à demander!), mais nous n’avons jamais vraiment été en galère et avons toujours trouvé, même si cela provoque des montées de tension, surtout quand la fatigue se fait sentir! Compte tenu du fait que les jours raccourcissent (NDLR : nous sommes mi-octobre), nous démarrons notre quête de plus en plus tôt (vers 15h).
Préparer l’itinéraire : l’avantage du voyage à vélo, c’est la liberté. Nous connaissons les grandes lignes mais nous traçons le voyage au fur et à mesure en fonction de nos envies, des rencontres et de la météo. Nous utilisons l’application komoot. Généralement, nous regardons la veille au soir. Nos parcours peuvent osciller entre 25 et 40 km selon le dénivelé et le temps. Il est déjà arrivé de faire 10km lorsque nous avions un dénivelé de 400m sur une telle distance.
Se laver : sur ce point, nous considérons que l’hygiène est importante pour se sentir bien et bien vivre à 4. Au minimum, nous réalisons des toilettes de chat avec du savon de Marseille et notre douche solaire (eau chaude lorsqu’il y a suffisamment de soleil) et dans le meilleur des cas, nous prenons une douche avec temps limité dans les camping en Italie (et c’est très bien comme cela!) ou chez l’habitant (par le réseau Warmshower).
Laver les vêtements : tous les 3 jours. Je ne vais pas rentrer dans les détails mais vous devinez que nous ne pouvons pas nous changer tous les jours. A l’ancienne, c’est-à-dire : à la main, au savon de Marseille et avec de l’huile essentielle de Tea Tree. Le soucis, c’est le séchage, alors dès fois, les arrêts du midi aux aires de jeux se transforment en étendoir géant. Je vais vous partager une petite anecdote : vous pensez être seuls, tranquilles, et là, une ribambelle d’enfants accompagnés de leurs parents viennent prendre part à l’étendoir grandeur nature. Branle bas de combat : on remballe tout!
Monter et démonter le matériel : ce poste prend du temps mais nous avons trouvé notre rythme. La fin d’après-midi, chacun œuvre (enfin surtout les adultes, pendant que les enfants vont repérer les lieux). En 30 minutes, c’est installé. Et le matin, le rangement et le démontage prennent un peu plus de temps : 45 minutes.
L’école : l’école a lieu le matin (pas tous les jours) après le petit-déjeuner, week-end et vacances inclus, et selon les conditions. Nous focalisons sur les Maths et le Français, en sachant que sur le vélo ou ailleurs, nous en profitons pour leur partager un maximum de savoirs en version pratique!
Se divertir : très important pour que les enfants continuent à être motivés : les aires de jeux ! Nous passons beaucoup dans les villes et le système de détection des enfants s’active quasi-automatiquement. Aucune balançoire, toile d’araignée, toboggan, tourniquet…ne leurs échappe. Nous en profitons donc pour y déjeuner, la plupart du temps!
de samie
votre voyage me passione et m impressione gros bisous a vous quatre