Immersion en terres Mayas

Ce que nous avons vécu, je rêvais secrètement de le vivre au travers de ce voyage tout en me résignant à me dire que c’était peut-être un peu trop ambitieux. Alors, avec mes mots, je vais tenter de vous expliquer comment nous avons vécu une expérience incroyable au coeur de la communauté Maya.

Les Mayas, c’est bien sûr les temples et leurs ruines, point emblématique pour nous étrangers. Ces lieux chargés d’histoire dégagent une énergie folle. Et simplement en fermant les yeux, le retour vers le passé fait son chemin. On essaye de comprendre. On essaye de se connecter à cette végétation si dense et si impressionnante. Nos sens sont en marche.

Nous avons eu la chance d’être accueilli par la communauté Tzozil, pendant une nuit dans les Chiapas, en touchant du bout du doigt leurs traditions. Mais, toujours ce sentiment de frustration de se dire qu’on y est, dans les terres Mayas, mais sans vraiment s’immiscer, s’imprégner et vivre Maya pour comprendre. Et la vie, enfin le chemin de la vie, c’est le fruit de décisions. Nous le savons tous. Et celle-ci était intuitive, et non rationnelle. Nous devions aller initialement aux belles plages des Caraibes pour nous y reposer et surtout continuer à en prendre plein les yeux. Mais à la dernière minute, changement de plan. Je ne le sens pas. Je sens que nous n’allons pas être à notre aise et cela me dérange. Nous décidons donc, une heure avant de partir, de changer de destination. Nous empruntons la « ruta de las iglesias » qui mène à Valladolid et nous disant que nous allions faire 2/3 bivouacs pour arriver rapidement à notre point de destination sur cette route qui ne semble pas avoir beaucoup de pueblos. C’est à partir de ce moment que les choses ont commencé à nous échapper.

Ville de Señor, après une chaîne de solidarité, nous nous retrouvons logés chez le papa d’Antonio, à planter notre tente sous son haut-vent et à observer la création en direct, sous nos yeux, d’un hamac, vendu ensuite dans la grande ville touristique de Cancun. Nous échangeons longuement sur l’importance de la préservation et de la sauvegarde de la terre. Nos points de vue convergent et nos manières d’agir se ressemblent. Nous commençons à sentir cette volonté de faire perdurer ces traditions mayas dont les éléments : terre, eau et feu, régissent leur manière de vivre. Nous buvons leur parole en essayant de comprendre les rouages de ces traditions. Puis nous voilà le lendemain dans une autre ville Maya : Tehosuco.

Pas de mots. David, Anna et Nestor nous ont accueillis comme jamais nous n’aurions pu l’imaginer. Voyager à vélo, c’est aussi cela. S’imprégner totalement. Et nous avons été époustouflé par cette communauté Maya si riche, gardant les mêmes valeurs de la préservation de la terre, les mêmes traditions ancestrales, le tout portés par ces jeunes trentenaires, prêts à continuer à faire vivre la mémoire de leurs ancêtres. La liste de ce que nous avons pu découvrir est longue en seulement 2 jours : visite de nuit de la vieille ville pivot de la résistance Maya au moment de l’invasion espagnole, veillée nocturne dans le noir à écouter David nous racontant la puissance de la lune, invitation matinale par Nestor à un anniversaire et sa famille avec découverte du pibe (plat cuisant sous la terre), écoute de l’histoire de la Ceiba, cet arbre sacré représentant la vie, la mort et la vie d’après, découverte des puits et de l’église, lieux emblématiques ayant laissés leurs traces des guerres passées, promenade dans le jardin d’Alfonso dont la perte de la vue n’a pas affaiblit sa soif de partager son petit paradis végétal guidé par son fil d’Ariane, participation à la confection des fameux tamales dont les enfants ont raffolés, randonnée vers une cenote, non pas celle où l’on se baigne, mais une plus confidentielle pour y découvrir la représentation de la vie pour les Mayas, dîner chez la maman d’Anna pour y partager des bons moments de musique et de jeu, puis présentation de notre voyage à une petite vingtaine d’enfants du village privés d’école physique depuis plus d’un an, une sorte d’école dehors. Cette dernière journée s’est ponctuée par près de 70km en direction de Valladolid avec baignade dans une cenote. Vous l’aurez compris, beaucoup d’émotions et de découvertes. En arrivant au village, nous ne savions pas où dormir, mais ce ne fût pas la chose la plus difficile. Ce qui fut difficile, c’est de dire au revoir à David, Nestor, Anna et Adrien, un grand pincement lorsque nous avons dû quitter nos hôtes si loin de nous mais pourtant si proche.

Cette découverte de la richesse maya restera une expérience inoubliable et une chose est sûre, nous en sommes sortis tous changés.

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