La vie au Mexique en voyage à vélo
Après un mois et demi de vie au Mexique, nous voulions vous partager notre quotidien qui change quelque peu de l’Europe. La première chose frappante à notre arrivée à Ciudad de Mexico : tout est fait pour que les mexicains vous aident (dès fois contre une petite pièce). En fait, on ne se sent jamais seuls. Il y a toujours un mexicain prêt à vous rendre service où que ce soit.
Le Mexique est un pays émergent (anciennement en voie de développement), pas de chichi (un peu comme en Grèce), on pare à l’essentiel. Depuis le début, nous n’avons croisé aucune maison avec des volets ou du chauffage. L’isolation et à des décades de leurs préoccupations. Au Mexique, il faut savoir d’adapter. Alors, certes, les hivers sont doux voir chauds, mais, dans certaines villes, en altitude, ils peuvent être très froids, la nuit. Alors, mieux vaut prévoir de quoi se couvrir et vive les chaussettes chaudes. Concernant la toilette, elles ne sont pas comme chez nous. Déjà, exit le papier dans les toilettes. La taille des tuyaux de le supporterait pas. Une petite poubelle est prévue à cet effet. Et le réseau est ce qu’il est. Donc, il nous est arrivé parfois (souvent, dans certains pueblos) d’y jeter des grands seaux d’eau pour que l’évacuation se fasse. Côté douche, mieux vaut ne pas être frileux, l’eau chaude peut être chauffée au soleil, mais le plus souvent dans les zones chaudes ne comptez même pas sur l’eau chaude. Il nous est même arrivé de nous laver dans certains petits villages à coup de seaux d’eau froide puisée dans un puits, à l’ancienne, mais après une journée à transpirer, on ne rechigne pas et on accepte sans problème cette concession, ne serait-ce que pour le bien-être de son voisin de lit.
Au Mexique, beaucoup de services se proposent dans la rue. Pour les poubelles, pas de containers ou de poubelles communales (ou très peu, sauf dans les grandes villes). Chacun fait comme il peut avec ses ordures. Certaines villes organisent toutefois des tournées avec des camions poubelles. Alors, il faut être aux aguets et sortir sa poubelle au coup de clochette. Le camion passe 10 minutes après et vous attend avec votre poubelle. Pour le gaz et l’eau, c’est la même chose, sauf que ce n’est pas la clochette mais l’annonce à la « fête foraine ». On vous laisse imaginer ce que cela donne lorsque le vendeur de Tamales, Quesadillas ou autres spécialités passent en faisant son annonce quasiment au même moment dans la rue, sans compter les tiendas qui mettent leur musiques à fond pour attirer le chaland. Au début, cela fait bizarre aux tympans, à la fin, on s’habitue. Tient, en parlant de bruit et de musique, une autres tradition propre au Mexique : le pétard et le feu d’artifice. Tout est bon pour faire du bruit et se faire entendre, alors c’est très courant d’entendre pétarader en pleine journée.
D’ailleurs, à ce propos, une autre tradition à laquelle nous n’avons pas échappés (mais à nos dépends) : le compleanos (anniversaire). Celui qui fête son anniversaire n’a pas le droit au petit-déjeuner au lit mais à un réveil bien corsé et matinal à 5h du mat avec musique à fond, feu d’artifice (et oui, encore…!) et toute la famille en pleine forme. On peut vous dire qu’avant une grosse journée de vélo, et bien, ça pique.
Sur la route, les Mexicains sont très respectueux (plus qu’en France!) surtout quand vous avez des enfants. D’ailleurs, ils roulent vraiment cool. Le clignotant n’existe pas (nous ne sommes pas allés vérifier), mais ils sont adeptes du warning. Nous nous sommes d’ailleurs fait escortés plusieurs fois. Et en ville, pas vraiment de priorité. Chacun compte sur la bienveillance de l’autre pour le laisser passer. Un taxi nous explique que c’était un peu le un sur deux. Et ça se passe très bien. Les mexicains sont super respectueux et polis au volant (en même temps, on est pas allés vérifier). Toujours dans les transports, les Mexicains sont certes le 8ème producteur de voitures au niveau mondial, cependant, beaucoup de mexicains n’ont pas de voitures dans les campagnes. Alors, 3 moyens pour se déplacer : les collectivos, les taxis ou les « touctouc ». Chacun a sa zone dans les villes. On ne mélange pas les tuctucs et les taxis !
Un point très très important au Mexique : la Comida. Inutile d’essayer d’avoir un rythme. Au Mexique, tu as faim. Tu manges. En sachant qu’il y a des vendeurs de tacos, pollos, ou autres quesadillas partout partout. Et bien, nous nous sommes adaptés. Enfin, on a essayé. Du coup, vous faîtes plutôt deux repas dans la journée (à table), puis le reste du temps, vous mangez si vous avez faim. Le petit-déjeuner (desayuno) est exempt de sucres (à quelques exceptions près) et vous maintient pour une bonne partie de la journée. Le deuxième repas se passe entre 14h et 16h/17h. Et le soir, et bien…c’est dulce (sucre) ! Ou rien, si vous n’avez pas la force de cuisiner. Les journées se suivent mais ne se ressemblent pas vraiment. Nous nous adaptons, sans arrêt, selon l’accueil, et le lieu où nous pouvons dormir. A ce sujet, parlons-en.
Où dormons-nous ? Dormir en pleine pampa au Mexique n’est pas vraiment recommandé. Un terrain est un terrain. S’il appartient à quelqu’un de peu compatissant, mieux vaut ne pas lui donner l’impression qu’on va y dormir, rajouté à toutes les petites bébétes qui trainouillent la nuit. Alors, on privilégie chez l’habitant (on y plante la tente, nous n’avons jamais eu de refus) ou dans des petits hôtels (la plupart sont moins chers que les campings en Europe). Quand il y en a. Il nous est déjà arrivé de dormir dans une station essence. Vous pouvez faire une croix sur le camping à la française, ce n’est pas vraiment dans les mœurs.
Et les enfants dans tout ça ? Exit les aires de jeux toutes faites, ils jouent dehors avec les autres enfants. Plein d’enfants jouent dehors, alors les nôtres en profitent et, par la même occasion, améliorent leur espagnol.
Et pour conclure cet article, on peut juste dire qu’il n’y a pas un jour qui ressemblait à un autre, et que tous les jours, nous avons eu le droit à des attentions. De la bouteille d’eau proposée spontanément au local bien au chaud pour y passer la nuit, difficile de compter le nombre d’attentions reçues. Nous avons d’ailleurs avec nous plein de petits grigris protecteurs, les Mexicains étant, pour la plupart, très croyants et pratiquants.